Inondations des 22 et 23 octobre 2019 à Villeneuve-les-Béziers. Analyse de l'événement

Etude et rapport

CHASSE, Patrick | Cerema. Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Administration)

Commanditaire : MTES. Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire

Ce rapport intègre les productions du Cerema Méditerranée et du Cerema Eau mer et Fleuves au sujet de l’événement météorologique du 22-23 octobre 2019 qui a été la cause de la rupture du remblai SNCF de la ligne Paris-Perpignan. On retiendra que : • les données géométriques des ouvrages hydrauliques sont anciennes, des compléments sur site ont dû être faits ; • le remblai de la voie SNCF avait déjà été submergé en 1986 ; • les lames d’eau observables sur les bassins de l’Ariège et du Saint-Victor sont très similaires ; • par comparaison avec les pluies SHYREG, la période de retour de l’événement est supérieure à 100 ans pour des durées comprises entre 3 et 24 heures, voire très supérieure pour des durées comprises entre 6 et 12 heures ; •• le calage du modèle hydraulique réalisé avec Telemac2D montre une bonne correspondance entre les laisses observées et les calculs ; • les débits obtenus sont bien inférieurs à ceux retenus dans le PPRI, tout en étant très cohérents avec les laisses de crues nivelées par le bureau OTEIS et avec les débits centennaux de Shyreg • la différence avec les débits retenus pour le PPRI s’explique par la méthode utilisée pour prédéterminer le débit de référence qui maximise le débit de pointe ; • le calcul du débit de pointe du PPRI est établi avec un temps de concentration particulièrement court (50’) et par des coefficients de ruissellement particulièrement forts ; • un modèle 2D a été construit sur l’ensemble des bassins versants du Rec d’Arièges et du ruisseau Saint Victor avec intégration d’un modèle pluie-débit basé sur la méthode SCS (Soil Conservative Service) ; • le modèle 2D intègre la topographie issue du MNT soit au pas de 1 m, soit au pas de 5 m suivant les secteurs ; • il a été retravaillé par le Cerema Méditerranée pour bien faire apparaître les chenaux et les ouvrages hydrauliques ; • d’autres ouvrages hydrauliques ont été modélisés par des buses, c’est le cas des ouvrages hydrauliques des écluses du canal du midi, du clapet anti-retour en aval du bassin de rétention du Capiscol et du siphon sous le canal du midi ; • les données d’entrée du modèle sont la pluie brute précipitée lors de l’épisode du 22 au 24 octobre 2019 au pas de temps horaire, le niveau aval de l’Orb, le niveau aval du bief de Portiragnes et le débit amont du bief d’Arièges ; • à l’issue du calcul du 22/10/2019 à 12h00 au 24/10/2019 à 12h00, le modèle fournit les hauteurs d’eau et les vitesses moyennées sur la verticale en chaque noeud de calcul (294472 noeuds de calcul) ; • les résultats du calcul peuvent ainsi être comparés aux laisses de crue nivelées par le bureau d’études OTEIS (soit 91 repères de crue). • Une étude de sensibilité sur les Curves Numbers (CN) de la méthode SCS (Soil Conservative Service) a été réalisée en les faisant varier de 50 à 80. Les résultats de cette étude conduisent à retenir plutôt la valeur de 70. Les Curves Numbers correspondent au rapport entre la « pluie ruisselée » sur la « pluie précipitée » à chaque instant. Ils sont en quelque sorte représentatifs de la capacité de ruissellement du sol et donc de la nature du sol, en particulier de leur imperméabilisation par l’urbanisation

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