Stratégies d'adaptation et réduction de la vulnérabilité : Exemples de l'évolution des rives dans la vallée du Rhône et de la Saône

Article

JOUANNIC, Gwenaël | Cerema. Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Administration)

La réduction de la vulnérabilité vis-à-vis des inondations est souvent présentée comme un objectif. Toutefois, le nombre d’habitations construites en zones inondables ne cesse d’augmenter, montrant l’inefficacité des stratégies globales/nationales de réduction des risques et la tendance à souvent négliger les évolutions des environnements naturels. Confrontées à de multiples difficultés, nos sociétés tentent de résoudre dans l’urgence les problèmes avec pour priorité légitime, les crises sociales. Or, comme le montrent les exemples de Condrieu et de Chalon-sur-Saône, les mutations et les crises sociales sont souvent le moment où se prépare la vulnérabilité à venir. L’évolution urbaine des territoires soumis au risque inondation que nous avons étudié a été fortement conditionnée par la réponse à des mutations socio-économiques comme : (1) l’exode rural, (2) la nécessité de loger les classes populaires, (3) la volonté de redynamiser les territoires lors des crises socio-économiques (crises pétrolières et de l’industrie chimique, crise agricole, etc.). La relation de causalité entre crise sociale et crise « naturelle » provient ici de la gestion séparée des risques sociaux et environnementaux, comme si ceux-ci étaient indépendants. C’est pourquoi, les stratégies d’adaptation vis-à-vis des risques environnementaux, et du risque inondation en particulier, doivent être réfléchies conjointement à la résolution des crises sociales sous peine de répéter indéfiniment le cycle qui conduit des crises sociales vers les crises environnementales.

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