Le pont haubané du Bois-Jolivet à Bonneville, situé sur la RD1205 au PR 21+790, a été mis en service en juin 2010. En avril 2019, au vu des désordres relevés sur le pylône du pont, le Conseil Départemental de la Haute-Savoie (CD74) a engagé un diagnostic sur le béton, suspecté d’être soumis à une réaction sulfatique interne (RSI). Une première étude, réalisée par l’unité Études et Réparations des...
Le pont haubané du Bois-Jolivet à Bonneville, situé sur la RD1205 au PR 21+790, a été mis en service en juin 2010. En avril 2019, au vu des désordres relevés sur le pylône du pont, le Conseil Départemental de la Haute-Savoie (CD74) a engagé un diagnostic sur le béton, suspecté d’être soumis à une réaction sulfatique interne (RSI). Une première étude, réalisée par l’unité Études et Réparations des Ouvrages d’Art (EROA) du DRIM (affaire n° C19LL0376), a permis de montrer que seules les levées supérieures du pylône auraient atteint, au jeune âge, des températures susceptibles de favoriser ultérieurement une réaction sulfatique interne. Elle a souligné également l’intérêt de poursuivre les investigations en mettant en œuvre un suivi de l’indice de fissuration (IF), conformément à la méthode d’essai LPC n° 47 « Détermination de l’indice de fissuration d’un parement de béton ». Sur les trois zones auscultées en avril 2024, les indices de fissuration sont négligeables (IF compris entre 0 et 0,5 mm/m) et ne présentent que de faibles variations absolues depuis le début des campagnes de mesures. La comparaison entre les relevés effectués aux mêmes saisons entre 2021 et 2024 attestent également d’une stabilité globale de la fissuration de ces trois zones. C’est le cas pour les interventions P1, P4 et P6 (en septembre ou octobre) et aussi pour les interventions P3, P5 et P7 (en avril). Les constatations sur site, l’analyse des mesures, effectuées entre juin 2021 et avril 2024, et les études antérieures, faites sur les constituants du béton et les températures atteintes au jeune âge, indiquent que les désordres observés peuvent provenir d’une expression modérée d’une réaction alcali-granulats (RAG), les granulats utilisés s’avérant potentiellement réactifs. La méthode de suivi mise en place, conforme aux recommandations du guide « Aide à la gestion des ouvrages atteints de réactions de gonflement interne » édité par le LCPC en novembre 2003, conclut à un ouvrage peu dégradé, avec une évolution lente des désordres dus aux réactions de gonflement interne du béton, très probablement liées à une expression très atténuée d’une réaction alcali-granulats. Le pronostic sur l’évolution du pylône est alors favorable et le suivi spécifique, comme réalisé jusqu’à aujourd’hui, ne s’avère plus nécessaire. Il pourra être repris si une visite ultérieure révèle une évolution défavorable de l’aspect du pylône.
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