Vers un pilote de recyclage d'eau pour les toilettes des aires de repos d'autoroute : revue des points techniques, contraintes et opportunités

Le présent rapport correspond à une revue de la littérature et des opérateurs concernant les aspects techniques à considérer pour recycler l’eau usée traitée (EUT) des aires de repos autoroutières dans les chasses d’eau des toilettes des sanitaires de ces aires de repos. Ce travail est effectué dans le cadre d’un projet de partenariat de Recherche et Développement entre COFIROUTE et le Cerema, visant à la conception d’un démonstrateur de recyclage de l’eau usée traitée au niveau de l’une des aires de services de l’autoroute A10. La bibliographie indique qu’il n’existe pas à ce jour, en Europe, de modèle de recyclage d’eau usée traitée au niveau d’aire de repos ou de service autoroutière équivalent à celui envisagé par COFROUTE dans le cadre de ce projet. Il existe deux cas proches aux Etats-Unis et un cas en France mais qui ne recycle que les eaux grises issues du lavage de main. Le démonstrateur envisagé par COFIROUTE prévoit d’utiliser les eaux issues des sanitaires (WC + lavabo + lavage du sol) traitée par un filtre planté de roseaux (FPR) alors que pour l’essentiel, les cas d’usage d’eau recyclée pour les chasses d’eau des toilettes recensés dans la littérature scientifique et technique ne recyclent que les eaux grises ou le mélange d’eaux grises et d’eaux noires traité en place, au niveau du bloc sanitaire, parfois après séparation préalable des urines et des fèces. Dans le cas du démonstrateur visé par COFIROUTE, l’étape d’épuration de l’eau étant préalablement réalisée par le FPR, cela permet de focaliser le dispositif sur l’étape de la désinfection. Dans la majorité des publications étudiées, le procédé de désinfection choisi est la chloration électrolytique, facile à installer et économique à l’usage mais contraignant parce qu’il requiert une concentration minimale de chlorure pour être efficace. Quel que soit le procédé de désinfection choisi, il sera nécessaire de prévoir un volume de stockage minimal d’eau ainsi qu’une connexion au réseau actuel afin d’assurer une continuité de service même en cas de dysfonctionnement du démonstrateur. Pour que le démonstrateur fasse ses preuves que son concept soit généralisé, il est aussi proposé une liste de paramètres à mesurer donc d’équipement minimal à prévoir. Parmi les points de vigilance, il importe de bien adapter le système pour qu’il assure à la fois et dans la durée, le bon fonctionnement de l’épuration primaire par les FPR et l’efficacité de la désinfection de l’eau recyclée. À cet égard, il est précisé les données de qualité et fréquence d’ajouts de désinfectant restant à affiner. Parmi les points clés à retenir pour aller plus loin dans la conception du démonstrateur, il est recommandé de : -consolider le schéma de principe du démonstrateur au regard des diverses solutions exposées : quel(s) type(s) d’eau seront utilisés, en système fermé ou ouvert à des mélanges d’eau (EUT + eau de pluie ou eau brute) ? avec ou sans séparation des liquides et solides ? -mieux renseigner les volumes d’eau et débits qui seront requis pour les chasses d’eau et le lavage automatique des sols, ainsi que les procédés d’asservissement actuels ou prévus pour automatiser ces flux d’eau ; -mener une campagne de mesure de l’état actuel de la qualité de l’eau en sortie des FPR et aussi de l’eau brute arrivant actuellement en entrée des sanitaires, notamment vis-à-vis de leur concentration en chlorure résiduel, potentiellement exploitable pour un procédé de désinfection par traitement électrolytique.